Vague de sympathie après la mort en Ukraine du journaliste de l’AFP Arman Soldin
Kiev (Ukraine) (AFP) – Une vague de sympathie et de messages de condoléances a afflué mercredi au lendemain de la mort du journaliste de l’AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, s’inclinant devant son « courage » et son « talent » pour raconter le pire conflit militaire en Europe depuis 1945.
Applaudi à la séance de nuit de l’Assemblée nationale mardi soir, sa mémoire a été honorée mercredi par une minute de silence au Sénat, l’autre chambre du parlement français.
« Il est tombé parce qu’il croyait que le devoir d’informer ne doit reculer devant rien », a déclaré la Première ministre française Elisabeth Borne, ajoutant que « le journalisme, la presse libre, sont essentiels pour nos concitoyens et pour notre démocratie ».
« Arman était un journaliste talentueux et courageux », a réagi le Premier ministre britannique Rishi Sunak par la voix de son porte-parole, saluant son travail « vital » pour « faire la lumière dans les ténèbres de cette guerre ».
« Merci pour son courage », a remercié le ministre ukrainien de la Culture, Oleksandre Tkachenko.
Pavlo Kirilenko, le gouverneur de la région de Donetsk où le journaliste est décédé, a lui « remercié tous ceux qui, au péril de leur vie, continuent de dire la vérité » sur la guerre avec la Russie.
« Nous sommes tous sous le choc », a souligné Phil Chetwynd, directeur de l’information de l’AFP. « Arman était aimé par tous ses collègues » et « sa perte (…) est incroyablement douloureuse pour nous tous », a-t-il ajouté.
La directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay a, elle, appelé à « une enquête pour identifier les circonstances de sa mort ».
« Dévoué à sa profession »
Arman Soldin faisait partie d’une équipe de cinq reporters de l’AFP qui accompagnaient des soldats ukrainiens, près de Bakhmout, épicentre des combats depuis des mois et visée quotidiennement par les forces russes.
Il a été touché par une salve de roquettes Grad qui l’a atteint alors qu’il s’était couché au sol pour tenter de se protéger.
« (Sa) mort est un rappel douloureux du danger menaçant les journalistes (…) dans les zones de conflit militaires », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Interrogé par des journalistes, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov s’est dit mercredi « peiné », tout en demandant à éclaircir les « circonstances de la mort » du journaliste.
– « Dette envers Arman » –
Outre des messages de condoléances de nombreux médias français et internationaux à l’Agence France-Presse, les hommages à Arman avaient afflué dès l’annonce de sa mort mardi en début de soirée.
Le président français Emmanuel Macron avait rapidement salué « le courage » d’Arman parti « dès les premières heures du conflit » en Ukraine « pour établir les faits. Pour nous informer ». « Le monde a une dette envers Arman », a déploré la Maison Blanche.