L’Espagne, l’un des plus grands importateurs de gaz algérien, fait face à une montée des coûts liée à ses importations. Malgré des tensions diplomatiques avec l’Algérie concernant le Sahara, l’Espagne continue d’importer 25% de son gaz de ce pays.
Ces deux dernières années, le prix du gaz exporté vers l’Espagne a triplé, en grande partie en raison de conflits géopolitiques tels que la situation en Ukraine et les tensions entre le Maroc et l’Algérie. Le non-renouvellement du contrat d’exploitation du gazoduc Euro-Maghreb, qui transitait par le Maroc, a également eu un impact majeur.
La récente hausse des prix est visible dans les chiffres d’août : l’Espagne a dépensé 378 millions d’euros pour 475 000 tonnes de gaz, soit une augmentation de 90 millions par rapport à 2022. De plus, le coût par tonne est passé de 380 euros en 2022 à 800 euros en 2023.
Cette augmentation des prix a presque triplé la facture énergétique de l’Espagne, passant de 1,17 milliard d’euros en 2021 à 3 milliards en 2022. Sur cinq ans, l’Espagne a importé 21 millions de tonnes de gaz liquéfié de l’Algérie pour une valeur d’environ 9 milliards d’euros.
Malgré ces coûts élevés, l’Algérie reste le premier fournisseur de gaz de l’Espagne, avec une part de marché de 26,8% en 2023. Elle est suivie du Nigeria (20,1%) et des États-Unis (20,0%). En outre, l’Espagne a augmenté ses importations de gaz russe en octobre, atteignant 11,7%, malgré les sanctions européennes en place.
Selon Enagas, société espagnole, les exportations algériennes vers l’Espagne ont augmenté en septembre, surpassant les États-Unis et le Nigeria. L’Algérie exporte principalement via le gazoduc Medgaz et par bateaux de gaz naturel liquéfié (GNL).
La crise en Ukraine et les sanctions contre la Russie ont profité à l’Algérie, qui a augmenté ses parts de marché en Europe depuis les premières sanctions contre la Russie en février.
