Un colloque médical met en lumière la prise en charge de la schizophrénie, organisé par la Fédération Nationale pour la Santé Mentale en partenariat avec la Ligue pour la Santé Mentale
Lieu : La faculté Hassan 2 de médecine et de pharmacie de Casablanca
MANAL RMILI
Un colloque national intitulé » Prise en charge de la schizophrénie au Maroc état des lieux et perspectives » s’est tenu le Samedi 23 Novembre, réunissant des experts médicaux, des psychiatres, des associations de patients, ainsi que des décideurs politiques.
Cet événement avait pour objectif de promouvoir une meilleure compréhension de cette maladie complexe et de discuter des avancées récentes dans son traitement. L’ouverture de la journée a été inaugurée par le mot donné par Dr Hachem Tyal président de la FNSM en précisant que La schizophrénie constitue un défi majeur pour le système de santé au Maroc et qu’elle nécessite une réponse globale qui allie progrès scientifique, renforcement des structures de soins, et lutte contre la stigmatisation. Il a également souligné l’importance de travailler en réseau avec les professionnels de santé, les familles et les associations, en ajoutant aussi que la priorité est de garantir à chaque patient un accès équitable à des soins de qualité, tout en intégrant les spécificités culturelles et sociales de notre pays.
Lors de la séance d’ouverture, le Professeur Driss Moussaoui, premier médecin chef du service de psychiatrie du CHU Ibnou Rochd, plus connu sous le nom de pavillon 36, fondateur de la ligue pour la Santé Mentale a rapporté un éclairage sur l’historique de la prise en charge de la santé mentale au Maroc, en développant chaque phase, de la période arabo-islamique en passant du protectorat Français jusqu’à aujourd’hui. Aussi le Professeur Driss Moussaoui dans son intervention a bien précisé que la schizophrénie, qui touche environ 1 % de la population mondiale, reste une maladie encore stigmatisée sans oublier que les soins sont chers, pas toujours remboursés. Ce trouble mental grave affecte la perception de la réalité, entraînant des symptômes tels que des hallucinations, des délires, et une désorganisation de la pensée.
Plusieurs interventions ont mis l’accent sur les progrès récents dans le domaine de la prise en charge :
Thérapies combinées : Les spécialistes ont souligné l’importance des approches intégrées, mêlant traitements médicamenteux, psychothérapie et accompagnement psychosocial.
Nouvelles technologies: Des outils numériques, tels que des applications de suivi des patients et la réalité virtuelle, sont désormais utilisés pour améliorer l’observance des traitements et réduire l’anxiété.
Recherche biomédicale : Les participants ont discuté des bios marqueurs prometteurs pour diagnostiquer plus précocement la maladie, permettant d’adapter les traitements dès les premiers symptômes.
La place des familles et des aidants
Un autre point central du colloque a été le rôle des familles. Les associations ont insisté sur l’importance de leur implication dans le parcours de soin. « Les aidants sont souvent en première ligne et doivent bénéficier d’un accompagnement spécifique », a affirmé Dr Hachem Tyal, (président FNSM)
Appel à une politique renforcée
Les participants ont conclu sur la nécessité d’un plan national renforcé pour lutter contre les inégalités territoriales dans l’accès aux soins psychiatriques. Les intervenants ont exhorté les décideurs politiques à investir davantage dans la formation des professionnels et dans le financement des structures spécialisées.
Ce colloque a été salué comme un espace essentiel de dialogue entre la recherche, la pratique clinique et les politiques publiques « La psychiatrie n’appartient pas qu’aux psychiatres, il faut sortir des institutions pour impliquer le maximum de personnes » selon Professeur Driss Moussaoui.