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Le réseau de passeurs «Khadija» et sa mystérieuse patronne font entrer des clandestins depuis 26 ans

Le réseau de passeurs «Khadija» et sa mystérieuse patronne font entrer des clandestins depuis 26 ans
Ce groupe ferait venir clandestinement des ressortissants marocains en région parisienne en toute discrétion. Pour près de 7 000 euros, ils rejoignent la France avec un visa avant d’être pris en charge pour les démarches de régularisation devant la préfecture. Un rabatteur présumé, mis en examen en mars, s’est vu notifier son maintien en détention.

Les autorités françaises ont procédé à l’arrestation d’un Marocain qui serait le cerveau d’un réseau de passeurs connu sous le nom de “Khadija” et actif depuis 26 ans.

C’est Le Parisien qui a révélé cette affaire. Un Marocain résidant en France est mis en examen depuis mars dernier pour faux et usage de faux, association de malfaiteurs et proposition de services ou d’avantages à un membre du service public. L’homme a été incarcéré le 3 décembre.

C’est grâce à un renseignement anonyme le décrivant comme un ”homme grisonnant, barbu et portant des lunettes”, que l’enquête a démarré. Le concerné serait en fait un des rabatteurs d’un réseau de passeurs actif depuis 26 ans et qui porte le nom de sa « patronne”: Khadija. L’organisation facturait à des candidats à l’immigration entre 6.000 et 7.000 euros. Ces « clients » se voyaient octroyer un visa de tourisme avant d’être pris en charge, une fois en Île-de-France, “pour les démarches de régularisation devant la préfecture”.

Le suspect, Khalid, 43 ans, a été mis en examen le 26 mars dernier, ainsi que deux de ses complices. La chambre de l’instruction a décidé, le 3 décembre, de son maintien en détention afin d’assurer sa représentation devant la justice. Mais selon son avocat, il ne serait qu’un client de Khadija qui avait pour objectif de « faire venir sa sœur du Maroc«.

“Celui que je défends, a payé Khadija au Maroc, pour faire venir sa sœur. Il n’a pas reçu un euro. Les perquisitions l’ont bien démontré. Il vivait dans la chambre d’un hôtel social et aucune richesse n’a été découverte”, indique la défense de Khalid, ajoutant que “les agents ont entendu les dix ou douze personnes à qui il a apporté son aide. Et aucune d’elles ne dit qu’elle a payé pour ce service”.

Les autorités françaises, après les investigations, ont pu déterminer les identités d’autres membres présumés du réseau. Ces derniers seraient au nombre de cinq, soit trois hommes et deux femmes. Mais, près de huit mois après le début de l’enquête, le modus operandi de la fameuse Khadija reste toujours un mystère. Personne ne sait encore comme celle-ci s’y prend pour fournir à ses “clients” les documents nécessaires depuis le Maroc. Ce qui est sûr, c’est que des centaines de migrants marocains ont pu rejoindre l’Hexagone à travers son organisation.

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