Par Yasmina Reghai
Depuis que Fouzi Lekjaa – ministre délégué au budget le jour, stratège du ballon rond la nuit – a pris les commandes de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), le Maroc a trouvé la recette miracle : mélanger un peu de tactique politique, beaucoup de rigueur budgétaire… et saupoudrer le tout d’un amour sincère pour le maillot national. Résultat ? Tous les scores s’envolent – et pour une fois, ce n’est pas l’inflation.
Des Lions aux Lionnes, des juniors aux vétérans, en passant par nos héros du futsal et nos champions en situation de handicap, c’est bien simple : tout le monde gagne. Même les supporters gagnent en tension artérielle, tant les émotions sont au rendez-vous. Le Maroc est passé d’une nation de “inchallah on passe le premier tour” à une machine bien huilée qui impressionne sur tous les terrains.
Fouzi Lekjaa, qui jongle avec les milliards de dirhams comme d’autres avec un ballon, a su faire du football un projet d’État. Infrastructures dernier cri, formation pointue, encadrement professionnel… On est loin des séances d’entraînement sur terrain vague avec chèvres en arrière-plan. Aujourd’hui, même les pelouses semblent mieux entretenues que certaines routes nationales.
Mais derrière ce succès, se cache aussi une stratégie habile : faire du sport un levier de cohésion sociale, de rayonnement international, et – ne boudons pas notre plaisir – un terrain d’expression patriotique. Dans un pays où l’on débat plus facilement des compos d’équipe que des lois de finances, il fallait un homme capable de faire le lien entre vestiaire et ministère.
Et si l’on pouvait importer ce modèle gagnant ailleurs ? En éducation, en santé, voire dans certains conseils communaux qui peinent à marquer un seul point ? Car au fond, si la politique apprenait un peu plus du football… on éviterait peut-être tant de hors-jeu.
Une supportrice fière … et… que la politique continue de jouer collectif
