
Le développement du secteur du gaz naturel représente un levier essentiel pour attirer les investissements nationaux et internationaux, particulièrement dans le secteur industriel, a affirmé la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, lors d’une séance de questions orales à la Chambre des représentants.
La ministre a souligné que ce secteur est au cœur de la stratégie de relance industrielle du pays. Il contribue à la réduction des coûts de production, notamment la facture énergétique, tout en favorisant la création d’emplois et la compétitivité économique. Elle a rappelé que le gaz naturel joue un rôle déterminant dans le renforcement de la souveraineté énergétique nationale et l’accélération de la transition vers des sources d’énergie plus durables.
Dans ce cadre, une vision intégrée a été élaborée pour développer un marché national du gaz naturel liquéfié (GNL), incluant une feuille de route détaillant les infrastructures nécessaires : stations de regazéification, capacités de stockage, importation et réseau de transport.
Parmi les projets structurants, Leila Benali a cité la signature d’un mémorandum d’entente en mars 2024 entre plusieurs ministères et institutions publiques, engageant 11 ministères et 5 établissements publics à coordonner la mise en œuvre du programme national d’infrastructures gazières. Cette coopération vise à doter le Royaume d’un écosystème moderne et intégré du gaz naturel.
Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé pour la construction d’une première station de GNL au port de Nador West Med, avec un réseau de gazoducs destiné à relier cette station au Gazoduc Maghreb-Europe (GME) et à alimenter les centrales électriques ainsi que les zones industrielles de Nador, Kénitra et Mohammédia.
Ces infrastructures seront progressivement reliées aux futures stations prévues sur la façade atlantique, ainsi qu’au projet stratégique de gazoduc atlantique Afrique-Maroc, actuellement en cours via le port de Dakhla.
Côté financement, la ministre a précisé que le coût estimé du gazoduc reliant Nador au GME est d’environ 273 millions de dollars, tandis que le tronçon GME-Mohammédia s’élèverait à près de 638,7 millions de dollars. Un réseau secondaire, destiné à approvisionner Kénitra et Mohammédia, mobilisera une enveloppe complémentaire de 42,5 millions de dollars.
Enfin, Mme Benali a annoncé l’élaboration d’un projet de loi visant à encadrer l’ensemble de la chaîne du gaz naturel – de l’importation à la distribution – afin de créer un cadre juridique clair, attractif et propice aux investissements. Cette nouvelle législation permettra, selon elle, de structurer le secteur, d’en renforcer la performance et d’envoyer un signal fort de confiance aux acteurs économiques intéressés par le développement du gaz au Maroc.