Reghai Yasmina
«On nous avait promis une administration rapide, transparente, digitale. Pourtant, à l’usage, le constat s’impose : entre l’ambition affichée et l’expérience vécue, le citoyen marocain reste suspendu entre deux mondes – celui, limpide, des promesses institutionnelles, et celui, plus opaque, du quotidien».
Une révolution numérique… en mode silencieux: Oui, les plateformes en ligne fleurissent. Mais comme dit le proverbe marocain : « Celui qui compte sur la mer doit aussi compter avec les marées. ». Les portails étatiques vont et viennent… surtout quand on en a le plus besoin : inscriptions scolaires, demandes administratives urgentes. Le paiement électronique ? Une avancée… à condition que le réseau daigne collaborer. Quant aux guichets dits « uniques », ils concentrent surtout la diversité – et la lenteur – des procédures traditionnelles.
Le numérique avance, mais souvent à l’heure locale… avec une petite pause café.
Derrière chaque document officiel se cache un véritable défi.
• Niveau 1 : Trouver la bonne version du formulaire (celle d’avant ou d’après la mise à jour fantôme ?)
• Niveau 2 : Comprendre pourquoi votre photo est rejetée pour cause de… fond trop clair ?
• Niveau 3 : Réaliser que le fameux « délai de 72h » commence… une fois le dossier enfin validé – pas avant.
Certains services publics rappellent ces jeux où il faut deviner la règle… qui change à chaque étape.
Le miracle des jours de visite: Curieusement, dans certaines administrations, tout roule comme sur des roulettes.
• Les files disparaissent
• Les fonctionnaires sont souriants
• La fibre fonctionne à plein régime
Comme par enchantement… ce sont souvent celles que visitent les ministres.
Lueur d’espoir dans le dédale: Reconnaissons-le : des choses bougent.
• Des démarches jadis kafkaïennes se sont allégées
• Des agents engagés font preuve d’une réelle volonté de service
• La modernisation, même inachevée, est désormais un sujet qui compte
Le cap est posé. Mais entre le rêve numérique et sa traduction concrète, il reste à accorder la vitesse de l’élan aux attentes urgentes des citoyens.
