
Par Reghai Yasmina
Bienvenue dans le monde merveilleux des réseaux sociaux où tout est filterisé, glitterisé et dramatiquement falsifié. Des visages lisses, des tailles de guêpe, des vies « goals ». Mais derrière ces écrans ultra-saturés se cachent des réalités bien plus sombres – parfois, tragiques.
Au Maroc, ces dernières semaines, plusieurs jeunes femmes ont perdu la vie après des opérations de rétrécissement de l’estomac… en Turquie, ce nouveau paradis discount de la chirurgie esthétique, où l’on vous vend un corps de rêve comme on vend une nuit d’hôtel. Billet-retour non garanti. Ironie sinistre : mourir pour un corps qu’on n’aura jamais eu le temps d’habiter.
« T’as grossi. », »Tu devrais faire quelque chose. » »Change ton corps, pas ton filtre. » À coups de commentaires assassins, les réseaux dictent désormais la ligne éditoriale de nos corps. Le cyberharcèlement n’est plus un fléau, c’est devenu un business model. Un coach minceur cruel, mais redoutablement efficace: il fait fondre l’estime de soi à grande vitesse.
Résultat ? On s’acharne, on se mutile, on se vend… pour quelques likes et une story éphémère.
On like, on pleure, on recommence: Et pendant que certaines familles pleurent, d’autres prennent rendez-vous. Car sur les réseaux, la vérité ne fait pas recette. La mort n’annule pas le mythe. Le clout est plus fort que le doute. L’effet miroir continue d’aveugler, et les warnings deviennent du bruit de fond. Les followers, eux, scrollent déjà vers la prochaine victime en devenir.
Désabonnez-vous de l’obsession:
Ce n’est pas d’un corps que ces femmes avaient besoin. C’est d’un regard neuf sur elles-mêmes. Mais dans une société obsédée par l’apparence, où le like a plus de valeur que la vie, la chirurgie devient un passage obligé.
Alors oui, il est temps de dire stop. Pas aux kilos, mais à la tyrannie du paraître.
À vous, harceleurs planqués derrière vos avatars : vos mots tuent.
À vous, chirurgiens sans scrupules : vos scalpels saignent nos illusions.
Et à vous, influenceuses sous pression : votre valeur ne tient pas dans un 36.
Posez ce téléphone. Supprimez ce filtre. Sauvez votre peau. Littéralement.
Parce que le seul poids qu’il faudrait perdre aujourd’hui, c’est celui du regard des autres.
Votre chroniqueuse au cœur lourd et à la plume bien aiguisée.