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«L’IA nous rend-elle bêtes… ou juste assez paresseux pour le devenir?»

Quand ChatGPT écrit nos pensées et Google Maps devine nos trajets, que reste-t-il de nos neurones?

Par Reghai Yasmina

Bienvenue dans le royaume de l’intelligence… sous-traitée

Au Maroc, l’intelligence artificielle a envahi nos vies. Elle s’invite dans les poches, les salles de classe et jusque dans les cafés où l’on refait le monde. Les étudiants ne rédigent plus, ils copilotent leurs dissertations avec ChatGPT ; les influenceurs délèguent leurs visuels à MidJourney et, entre deux cafés crème, tout le monde se demande: «Mais si la machine réfléchit pour nous… à quoi sert encore notre cerveau?»

La fainéantise 2.0, sponsorisée par l’IA

Qui s’embarrasse encore à mémoriser les dates clés de l’histoire du Maroc quand l’ IA sert tout sur un plateau ? Pourquoi transpirer sur une lettre de motivation quand un robot peut l’écrire en dix secondes, polie et sans faute ? l’IA n’est pas un gadget : c’est le Graal.

Yasmina Reghai
Ctrl+C, Ctrl+V… et maintenant Ctrl+NePlusPenser

De nos jours,l’IA a transformé le copier-coller en sport passif. Plus besoin même de « copier » : il suffit de demander gentiment, et hop, un devoir clé en main, un discours prêt pour la scène.

Résultat: on confond «intelligence artificielle» et «intelligence», tout court. Et quand la machine se plante – car oui, elle se plante, souvent – qui saura rectifier ? Ou faudra-t-il inventer une IA pour corriger l’autre IA?

«Alexa, trouve-moi un mari!»

Déléguer, c’est bien. Tout déléguer, c’est inquiétant. Ici, des applis surveillent les enfants pendant que les parents scrollent, des amis se contentent d’envoyer des stickers au lieu de se parler, et bientôt, on pourra peut-être programmer un robot pour faire des tâches simples à notre place« Hey Siri, mets du sucre!».

Le progrès n’est pas l’ennemi. Le danger, c’est de désapprendre à vivre sans prothèse numérique. À réfléchir par soi-même, à créer, à débattre sans traducteur algorithmique. Bref, à rester humains.

Épilogue : penser, malgré tout

Non, l’IA ne nous rend pas (encore) idiots. Elle nous teste. Elle nous tend un miroir : sommes-nous capables de rester curieux, critiques et, surtout, de débrancher parfois nos écrans?

Alors, la prochaine fois que vous commandez un devoir à rendre à ChatGPT… lisez-le deux fois. Parce qu’au fond, il pourrait bien vous souffler, entre les lignes : « Et si vous faisiez l’effort vous-même, pour une fois ? ».

Yasmina Reghai
“Un œil qui observe, une plume qui gratte.”

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