
Subventions: réformer sans douleur? Le pari (presque) impossible du Maroc en 2025 Ou comment expliquer que tout augmente… sans que personne ne s’enrichisse (en apparence).
Par Reghai Yasmina
Chers lectrices, chers lecteurs,
Bienvenue dans cet épisode spécial de notre série :
“Réformes et contorsions: comment survivre avec dignité dans un pays en transformation (permanente)”.
Cette semaine, une thématique qui chatouille les porte-monnaie: la fin progressive des subventions. Un sujet aussi sensible que le prix du pain, c’est dire.
1. Quand les prix montent, mais pas les salaires… 2025 aura décidément été une année bien chargée:
• Le gaz se paye désormais au compte-gouttes,
• La farine fait l’objet de toutes les attentions (et parfois, des restrictions),
• Quant à l’électricité, certains jurent avoir commencé à dîner à la lueur des réverbères municipaux.
Pendant ce temps-là, les revenus stagnent. Résultat: le pouvoir d’achat vacille, comme un funambule sans filet.
2. Réforme économique ou pilotage automatique?
Officiellement, il s’agit d’un virage nécessaire pour équilibrer les finances publiques.
Officieusement, beaucoup y voient une partition bien connue :
• Réduire le déficit,
• Répondre aux attentes des bailleurs de fonds,
• Et espérer que le citoyen encaisse… sans trop broncher.
Le FMI sourit, les ménages moins.
3. Terrain social: la marmite commence à bouillir: Les effets ne se sont pas fait attendre:
• Mobilisations syndicales,
• Système D généralisé,
• Réveil d’une nostalgie pour les années de soutien étatique (aussi imparfait soit-il).Et dans les rues comme sur les réseaux, une question récurrente : “À qui profite vraiment cette réforme ?”
Florilège de la sagesse populaire récente :“Allumer le gaz, c’est devenu un luxe. Le garder éteint, une stratégie.”,“On ne fait plus le pain à la maison… on le rêve.”.“Subvention ou pas, le citoyen reste la variable d’ajustement préférée.”
5. Et maintenant, on fait quoi?
La réponse officielle est simple: “Patience, les résultats viendront.”Mais en attendant le grand retour de la croissance, chacun improvise.
• Les plus modestes réduisent encore,
• Les classes moyennes s’interrogent,
• Et les plus aisés observent… à distance.
Réformer, d’accord. Mais à parts égales. Supprimer les aides, réajuster les dépenses, planifier un modèle plus durable : les intentions peuvent être louables.
Mais lorsque les sacrifices sont à sens unique, difficile de ne pas s’interroger sur la cohérence de l’ensemble.Parce qu’à force de demander aux mêmes de serrer la ceinture, on finit par leur couper le souffle.
Une chronique à lire avec lucidité… et avec une bonne bouffée d’humour. Parce qu’au Maroc, entre deux hausses, c’est encore ce qui reste gratuit.