
Par Reghai Yasmina
Scène insolite mais bien réelle: un patient est allongé à Casablanca, prêt pour une opération délicate. Tout est en place… sauf le chirurgien. Lui, il est à 300 kilomètres de là, à Tanger, confortablement installé devant une console futuriste. Pas de blouse, pas de masque, juste un costume et des manettes en main. On dirait un gamer prêt pour une partie en ligne, sauf que là, le “jeu” c’est une prostate cancéreuse.
Le héros de cette prouesse ? Un médecin marocain, le Dr Youness Ahallal, qui vient de prouver que même en chirurgie, on peut bosser en mode télétravail. Grâce à un robot de plusieurs millions d’euros (oui, oui, plus cher qu’une villa sur la Corniche), il a pu opérer avec une précision digne d’un film de science-fiction. Les tremblements humains ? Gommés. Les gestes ? Reproduits à la milliseconde près. Et le patient ? Sauvé, sans même que son chirurgien n’ait eu besoin d’affronter les bouchons de la route Casa–Tanger.
Au-delà de la blague, il faut reconnaître que c’est une vraie révolution : l’expertise médicale franchit les frontières comme un simple email. Aujourd’hui Casa–Tanger, demain pourquoi pas Rabat–New York?
La question est donc simple : accepteriez-vous de confier votre vie à un chirurgien qui n’est même pas dans le même code postal que vous? Ou est-ce que, finalement, un joystick à 300 km vous rassure plus qu’une main tremblante à deux mètres?
Parce qu’on peut aimer le Maroc… sans toujours le prendre au sérieux.