
Par Reghai Yasmina
Il y a des bruits qui s’oublient, qui glissent comme une rumeur de fond. Et puis, il y a ces bruits qui s’invitent sans prévenir dans nos vies: coups de marteau qui résonnent au petit matin, perceuse qui vrille les nerfs, scie électrique qui s’installe comme un refrain toxique. Des bruits de chantier, de rénovation, de transformation. Ils s’installent dans les murs… et finissent par fissurer les esprits.
Dans les copropriétés, les voisins subissent souvent sans rien dire. On se dit: «C’est temporaire, ça passera. » Mais le temporaire s’étire. Et dans cette attente interminable, le sommeil se brise, la concentration se perd, la patience se délite. Le corps lui-même réagit : palpitations, tension qui grimpe, migraines sourdes. Le bruit n’est pas seulement un son: c’est une intrusion.
Ce qui frappe, c’est l’indifférence. Ceux qui réaménagent leur espace vivent dans l’excitation du neuf, dans la promesse d’un confort retrouvé. Mais ils oublient que ce confort se bâtit parfois sur le mal-être des autres. L’égoïsme moderne a cette excuse toute trouvée : « Il faut bien rénover. » Oui, mais à quel prix?
Le bruit, ce compagnon forcé, est l’un des plus grands polluants invisibles de notre temps. Et s’il ne laisse pas de poussière sur les meubles, il en dépose sur nos âmes.
Car oui on rénove des espaces, mais qui rénove les âmes fatiguées par le vacarme?
Votre chroniqueuse qui dénonce par les mots, les maux de la société moderne .