
Par Reghai Yasmina
Il y a, dans chaque génération, une soif de justice et de dignité. La Gen Z marocaine ne fait pas exception : elle réclame des réformes, plus d’égalité, de l’écoute et une place digne dans la société. Ses manifestations récentes, marquées par l’enthousiasme et la détermination, s’inscrivaient dans cette quête légitime. Mais hélas, ce souffle citoyen a été assombri par les dérives de quelques-uns.
Pillage, destruction de biens publics, agressions opportunistes… Ces scènes n’avaient rien à voir avec les slogans scandés ni avec les revendications portées par la jeunesse. Elles trahissent l’esprit même de la mobilisation. Car voler sous prétexte de manifester, casser pour se donner une illusion de puissance, c’est non seulement salir une cause mais aussi offrir sur un plateau des arguments à ceux qui préfèrent étouffer le débat plutôt que l’ouvrir.
La violence gratuite n’est pas une revendication. Elle est une diversion. Elle défigure le visage d’une jeunesse pourtant consciente, créative et connectée. Ceux qui ont profité du désordre pour saccager ont choisi de réduire une lutte collective à des actes de prédation individuelle. Ils ont oublié que la rue n’est pas une scène de pillage, mais un espace d’expression citoyenne.

Faut-il alors condamner toute une génération à cause de quelques fauteurs de trouble ? Non. Mais il faut avoir le courage de dire que la colère ne justifie pas l’anarchie, que la frustration n’autorise pas la destruction. Le Maroc d’aujourd’hui a besoin d’une jeunesse qui s’élève, non d’une jeunesse qui saccage.
Il est temps de faire la différence entre le cri des revendications sociales et le vacarme de la casse. Les jeunes Marocains méritent d’être entendus, pas confondus avec ceux qui confondent liberté et pillage.
Votre chroniqueuse qui pense qu’ écrire c est résister au vacarme pour entendre le vrai cri.