
Les travaux de la Rencontre nationale consacrée au suivi de la mise en œuvre du Protocole territorial pour la prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité se sont ouverts lundi à Skhirat, réunissant acteurs institutionnels, judiciaires et partenaires associatifs autour d’un objectif commun: renforcer la coordination et l’efficacité de la protection de l’enfance au niveau local.
Organisée par la présidence du Ministère public en partenariat avec l’UNICEF, cette rencontre de deux jours vise à faire le point sur l’opérationnalisation du Protocole signé en mai 2024, à l’occasion de la Journée nationale de l’enfant, et à identifier les leviers pour une meilleure convergence des actions entre les comités provinciaux, régionaux et les différentes parties prenantes.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a souligné que ce Protocole traduit une volonté politique forte de bâtir un système intégré de protection de l’enfance, capable de répondre efficacement aux situations de vulnérabilité auxquelles sont exposés les enfants au Maroc.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective et d’une coordination étroite entre tous les acteurs – sociaux, judiciaires et associatifs – pour assurer la prévention, la prise en charge et l’insertion des enfants, tout en garantissant leur droit fondamental à un environnement sûr et protecteur.
De son côté, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahia, a rappelé que son département travaille activement à la mise en œuvre du deuxième programme exécutif de la Politique publique intégrée pour la protection de l’enfance (2015-2025). Elle a mis l’accent sur le rôle central de la famille comme premier rempart de protection, annonçant l’élaboration d’une nouvelle “politique familiale sociale” visant à renforcer la résilience économique et sociale des foyers marocains.
La représentante de l’UNICEF au Maroc, Laura Bill, a salué l’approche collaborative portée par ce Protocole, qu’elle a qualifiée de modèle de coopération entre l’exécutif, le judiciaire et la société civile. Elle a souligné l’importance de garantir un accès équitable à des services de qualité pour tous les enfants vulnérables.
Ghizlane Benjelloun, vice-présidente de l’Observatoire National des Droits de l’Enfant (ONDE), a pour sa part mis en lumière les avancées réalisées mais aussi les obstacles persistants : manque de coordination interinstitutionnelle, insuffisance des ressources humaines et financières, faiblesses dans les systèmes d’évaluation, et nécessité d’intensifier la sensibilisation sur les enjeux liés à la vulnérabilité infantile.
Au programme de cette rencontre figurent une session plénière de présentation du bilan national du Protocole, ainsi que deux sessions de réflexion sur les dimensions juridiques et sociales de la prise en charge.