Les pharmaciens et officines ont fait grève ce jeudi au Maroc
Le jeudi 13 avril 2023, les pharmacies ont fermé leurs portes au Maroc en raison d’une grève organisée par quatre syndicats professionnels. Environ 12 000 pharmacies ont participé à cette grève de 24 heures, sans période de garde, afin de faire pression sur le gouvernement pour répondre aux revendications de la profession.
Selon les données recueillies , toutes les pharmacies ont participé à cette grève, à l’exception de certaines pharmacies d’Oujda et de Casablanca, qui ont gardé leurs portes ouvertes pour répondre aux besoins des urgences citoyennes en médicaments.
Le docteur Hassan Ataich, président de la chambre syndicale des pharmaciens de Fès, a déclaré que « la grève avait atteint ses objectifs en rassemblant tout le corps des pharmaciens » et que « les sociétés de distribution sont également entrées dans le mouvement et ont exprimé leur solidarité absolue avec le secteur ». Selon le Dr Ataich, cette grève « porte des messages multidimensionnels à travers la solidarité entre la profession, la communication avec les médias et la société pour éclairer l’opinion publique sur les raisons de cette démarche ».
Les syndicats de pharmaciens ont annoncé qu’ils allaient se mettre en grève en réponse à ce qu’ils avaient décrit comme « la situation économique fragile des pharmacies ». Les pharmaciens ont confirmé que 3 000 pharmacies sur 12 000 sont au bord de la faillite, mais ils ont souligné qu’ils évitaient la fermeture compte tenu de ses conséquences et des coûts encourus par les propriétaires.
Les pharmaciens demandent une réglementation plus stricte pour lutter contre la vente illégale de médicaments sur Internet, dans les marchés et les épiceries. Ils demandent également l’application de la loi pour empêcher les personnes qui n’ont pas la capacité légale de pratiquer de s’attaquer au secteur pharmaceutique.
La première interaction du gouvernement avec la grève des pharmaciens a été réalisée par Mustapha Baitas, ministre Délégué auprès du Premier ministre, Chargé des relations avec le Parlement et Porte-parole du gouvernement. Il a déclaré en conférence de presse que « le gouvernement est fier des pharmaciens comme partenaires, et poursuivra le dialogue avec eux », notant que « le ministre de la Santé et de la Protection Sociale a tenu une réunion sérieuse et responsable avec les pharmaciens afin d’échanger sur diverses questions, qu’elles soient liées à la représentativité ou aux contraintes vécues par le secteur ».
Les syndicats de pharmaciens ont estimé que la rencontre avec le ministre de la Santé est une première étape et qu’il est nécessaire de poursuivre le dialogue pour parvenir à une approche participative pour traiter les différentes problématiques professionnelles du secteur de l’officine. Ils ont cependant évité que s’ils n’obtiennent pas satisfaction, ils seront contraints d’escalader leur mouvement de grève.