Ethiopie: 229 morts dans un glissement de terrain (bilan provisoire)
Au moins 229 personnes ont péri dans un glissement de terrain survenu lundi après de fortes pluies dans une zone difficile d’accès de l’Etat régional d’Ethiopie du Sud, la pire catastrophe de ce type rapportée dans ce pays d’Afrique de l’est, et le bilan pourrait s’alourdir.
Ce bilan en fait le glissement de terrain le plus meurtrier jusqu’ici recensé en Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé du continent africain (120 millions d’habitants), situé dans la Corne de l’Afrique.
EBC indique que selon l’administrateur de la zone de Gofa, Dagemawi Ayele, la plupart des victimes ont été ensevelies lundi alors qu’elles portaient secours aux habitants d’une maison touchée par une première coulée.
La catastrophe s’est produite dans le kebele (plus petite division administrative) de Kencho, situé dans le woreda (district) de Geze-Gofa, une zone rurale, vallonnée et difficile d’accès, à plus de 450 kilomètres et de dix heures de route de la capitale éthiopienne Addis Abeba.
« Ceux qui se sont précipités pour sauver des vies ont péri (…) dont l’administrateur local, des professeurs, des professionnels de santé et des agriculteurs », a déclaré M. Dagemawi, cité par EBC.
Un Ethiopien vivant à Nairobi, originaire d’un woreda voisin et qui n’a pas souhaité être identifié, a décrit la zone du drame comme « rurale, isolée et montagneuse. Le sol là-bas n’est pas ferme, donc quand il y a de fortes pluies, le sol s’affaisse immédiatement et dégringole vers le bas ».
Glaise épaisse
« Les habitants de cette zone vivent en contrebas des reliefs rendus peu habitables à cause du froid », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas la première catastrophe de ce type. L’an dernier, plus de 20 personnes avaient été tuées, et auparavant, durant chaque saison des pluies, des gens meurent à cause des glissements de terrain et des fortes pluies dans cette zone ».
Sur X, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est dit « solidaire du peuple et du gouvernement éthiopiens ».
Des photos publiées par les autorités de la zone de Gofa montrent une foule rassemblée au pied d’une colline herbeuse dont un large pan s’est détaché, emportant notamment des arbres. On y voit aussi des habitants, armés de simples pelles ou houes, parfois à mains nues, tenter d’extraire des corps d’une épaisse couche d’un mètre de glaise rougeâtre et collante.
D’autres transportent des cadavres recouverts d’une bâche ou d’un drap sur des brancards de fortune bricolés avec des branches.
L’Etat régional d’Ethiopie du Sud fait partie des nombreuses zones du pays touchées par des inondations en avril et mai, durant la « petite » saison des pluies. La « longue » saison des pluies a commencé en juin dans ce pays de l’Est de l’Afrique.
En mai 2016, 41 personnes avaient été tuées dans un glissement de terrain consécutif à de fortes pluies dans la zone administrative de Wolaita, également dans l’Etat régional de l’Ethiopie du Sud.
Au moins 113 personnes avaient par ailleurs péri en 2017 dans l’effondrement d’une montagne d’ordure dans une décharge de la périphérie d’Addis Abeba.
Le glissement de terrain le plus meurtrier en Afrique est une coulée de boue qui a tué 1.141 personnes le 14 août 2017 à Freetown, capitale de la Sierra Leone. Et en février 2010, dans l’est de l’Ouganda, dans la région du Mont Elgon (est), un glissement de terrain avait fait plus de 350 morts.