AccueilL’interview de Donald Trump par Elon Musk commence après une « cyberattaque »
L’interview de Donald Trump par Elon Musk a démarré avec plus de 40 minutes de retard lundi sur le réseau social X, à cause d’une cyberattaque « massive » selon le propriétaire de la plateforme.
L’entretien a d’abord été inaccessible pendant de longs moments, à cause de problèmes techniques. M. Musk a assuré qu’ils étaient dus à « une attaque DDOS massive », dite de déni de service, destinée à embouteiller les serveurs de l’entreprise pour provoquer une panne.
«Cette attaque massive illustre l’opposition de beaucoup de gens à entendre simplement ce que le président Trump a à dire», a estimé le patron de Tesla et SpaceX, lorsque l’interview a finalement pu démarrer.
Elon Musk a promis un moment « très divertissant » avec celui qu’il soutient désormais ouvertement dans la course à la Maison Blanche.
La conversation des deux milliardaires est diffusée sur le compte de Donald Trump, qui avait été suspendu après l’attaque du Capitole par ses partisans, mais rétabli après le rachat du réseau social par Elon Musk en 2022.
L’ex-président n’avait toutefois jusqu’ici pas repris en main son ancien canal de communication favori, continuant à privilégier pour ses publications quotidiennes sa propre plateforme, Truth Social.
Mais une salve de messages lundi — entre vidéos de campagne et promotion de l’interview — ont signalé le retour sur X de celui qui cherche actuellement à relancer sa campagne, en difficulté depuis l’entrée en lice de Kamala Harris côté démocrate.
L’interview sera réalisée « sans scénario prédéterminé, sans limite sur les sujets abordés et devrait être très divertissante! », a assuré Elon Musk.
Mais l’exercice, entre deux hommes habitués aux déclarations outrancières et polémiques, sera aussi risqué, sur un réseau social accusé d’être devenu un porte-voix pour la droite radicale et laxiste face à la désinformation.
A quelques heures de l’entretien, le commissaire européen au numérique Thierry Breton a mis en garde Elon Musk, lui adressant un courrier pour lui rappeler ses obligations de modération.
Dans une publication provocatrice, Elon Musk a répondu par un mème insultant, tout en ironisant qu’il n’oserait jamais poster quelque chose « d’aussi grossier et irresponsable ».
L’Union européenne « devrait s’occuper de ce qui la regarde et ne pas tenter d’interférer avec l’élection présidentielle américaine », a renchéri Steven Cheung, porte-parole de Donald Trump.
L’interview rappelle le fiasco déjà subi par X lors de l’entrée en campagne de l’ex-candidat républicain Ron DeSantis, diffusée sur la plateforme et plombée par des problèmes techniques.
Elon Musk attaque régulièrement les démocrates sur cette plateforme (anciennement Twitter), où il compte 193 millions d’abonnés.
Le mois dernier, il a officiellement apporté son soutien au candidat républicain, juste après la tentative d’assassinat contre ce dernier.
Le natif d’Afrique du Sud n’a pas toujours été un fervent défenseur de Donald Trump, avec qui il a même ferraillé publiquement. Mais les deux hommes n’ont cessé de se rapprocher ces derniers mois.
Ils se sont rencontrés en mars et se parlent depuis régulièrement au téléphone, selon le Wall Street Journal. Un rôle de conseiller pour le magnat de la tech serait même en discussion si l’ancien président retrouvait les clés de la Maison Blanche.
Le milliardaire de 53 ans a récemment démenti vouloir donner des dizaines de millions de dollars par mois à la campagne de l’ex-président, comme l’avait rapporté la presse. Il a évoqué des niveaux « bien plus bas ».
«Je respecte beaucoup Elon Musk, et il me respecte», a déclaré Donald Trump lors d’une conférence de presse la semaine dernière. « Comme moi, il pense que ce pays a de gros problèmes et est en grand danger».
La semaine dernière, Donald Trump avait déjà cherché à toucher une audience différente en accordant une interview à un influenceur controversé, Adin Ross, lui aussi acquis à sa cause et populaire comme Elon Musk auprès des jeunes hommes.
L’ex-président sera mercredi en Caroline du Nord pour parler d’économie, puis en Pennsylvanie pour un meeting samedi. Sa campagne est toutefois à la peine depuis le retrait choc de la candidature de Joe Biden.
Alors que le républicain de 78 ans semblait en bonne position face au président de 81 ans, la candidature de Kamala Harris a suscité une vague d’enthousiasme, qui transparaît dans les sondages.
Après une tournée dans des Etats clés la semaine dernière, la vice-présidente sera avec Joe Biden jeudi pour un déplacement sur le thème du coût de la vie.
Prochain grand rendez-vous: la convention du Parti démocrate la semaine prochaine à Chicago, réuni autour du « ticket » formé par la candidate de 59 ans et son nouveau colistier Tim Walz.