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Nasser Bourita: Le Diplomate qui Danse sur les Œufs (sans les Casser)

Par REGHAI Yasmina

Bourita, ou l’Art de la Diplomatie agile

Nasser Bourita n’est pas un diplomate comme les autres. Pas de raideur, pas de discours soporifiques , il incarne une diplomatie fluide, presque chorégraphiée. Funambule du Royaume, il avance sur le fil géopolitique avec une précision d’horloger suisse et une élégance à faire pâlir un Bond en smoking. Du Sahara aux coulisses de l’Union africaine, en passant par les arcanes de Bruxelles, il glisse, négocie, convainc, et surtout… il garde toujours l’équilibre.

Dernier numéro en date? La France qui «confirme de manière intangible» son soutien au plan d’autonomie marocain. Un mot fort, soigneusement orchestré. Et Paris qui s’embarque avec Rabat dans une ambitieuse feuille de route africaine : Bourita transforme les tables rondes diplomatiques en labs d’innovation géostratégique. «Comment redessiner la coopération Sud-Sud sans se brûler les ailes?» Voilà la vraie question qu’il pose, sans la formuler.

Yasmina REGHAI
Yasmina REGHAI
Un opposant? Non. Un équilibriste.

Ses détracteurs ne comprennent pas le tempo. Là où il parle « souveraineté » et « construction de consensus international », d’autres s’enlisent dans des disputes intestines. Exemple frappant au Liban, où l’opposition prône l’unité tout en se disputant sur la couleur des rideaux du Parlement. Ici aussi, certains croient que la division est un sport de haut niveau. Dommage, aucune médaille olympique ne récompense les querelles stériles.

Bourita, lui, rappelle avec calme que l’unité n’est ni un luxe ni un slogan. C’est une ligne de défense, un socle. Une vision inclusive de la nation, appuyée par une politique étrangère qui ne joue pas solo, mais orchestre une symphonie régionale en mode soft power bien tempéré.

Les petites victoires d’un grand stratège
• Le Visa Diplomacy : Bourita défend la politique des visas comme un chef étoilé concocte un plat signature : dosage précis entre réciprocité, intérêt national et pointe de tact. Les MRE goûtent la recette, parfois avec une cuillère amère, mais toujours dans la perspective d’un service à long terme.
• La Diplomatie du Dialogue : Conférences internationales, médiation, rayonnement religieux modéré… Le Maroc vend du dialogue plus que des discours. Et ça, ça se négocie mieux qu’un traité.

Et pour faire passer le tout, une touche d’humour bien dosée. Ce ministre qui manie la punchline comme un sabre de samouraï n’a pas peur de rappeler aux amateurs de discorde que « la division, c’est comme un smartphone sans batterie : ça ne mène nulle part ».

La chute (qui n’en est pas une)

Dans un monde où tout vacille, Bourita ne tombe pas. Il danse. Il slalome entre les égos, les conflits, les promesses creuses et les tempêtes protocolaires. S’il y avait une médaille à remettre pour la résilience diplomatique, le Maroc n’aurait pas à attendre un sommet international pour la décrocher.

Et si un jour tout échoue ? Il restera toujours une dernière arme, douce mais imparable : inviter ses homologues à un iftar diplomatique. Parce que même en géopolitique, rien ne résiste à un bon tajine partagé… sauf peut-être l’ingratitude.

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