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Novembre 2025, ce Maroc qui avance parfois plus vite que nous…

Par Reghai Yasmina

On ne sait pas si on doit applaudir ou décrocher une mine inquiète.
Novembre 2025 nous a offert un joli bouquet d’annonces, un peu comme ces plateaux télé où tout le monde parle en même temps mais où, au fond, l’intention est louable : montrer que le pays avance, respire, se transforme.

D’abord, grand coup de projecteur, Maroc Telecom (et non content de faire danser les antennes), l’opérateur serait bientôt en première ligne d’un Maroc «ultra-connecté». Quelle grande nouvelle technologique! Le Maroc se prépare à entrer dans une phase encore plus connectée. 5G, infrastructures, promesses numériques… On sent cette volonté sincère de moderniser, de tendre le pays vers un futur qui clignote. C’est enthousiasmant, et quelque part rassurant: au moins, on ne reste pas immobiles.

Ensuite, d’autres réformes plus discrètes émergent ; le Conseil de gouvernement du Maroc a adopté le réajustement de la profession d’Adoul, cadre juridique revu, corrigé. Une réforme qui, sans faire de bruit, rappelle que le pays soigne peu à peu ses rouages administratifs. Rien de spectaculaire, mais c’est souvent dans ces ajustements que les progrès réels se cachent.

Magique, non ? À croire qu’avant, nos actes juridiques étaient consignés au hasard, sur des bouts de ficelle ou dans un coin poussiéreux. Mais rassurons-nous : désormais, tout sera bien noté, bien archivé, bien officiel c’est la garantie d’un Maroc moderne prêt à accueillir la 5G, le streaming, et les notaires numériques.

Yasmina Reghai
Yasmina Reghai
Et puis, les chiffres de l’emploi annoncent une embellie. Même si l’on sait que les statistiques aiment se montrer sous leur meilleur angle, accueillons-les avec optimisme, un pays qui affiche des créations d’emplois, c’est un pays qui tente, qui cherche l’équilibre, qui mise sur l’avenir. D’ailleurs, on nous vend un avenir radieux : des emplois créés (selon le Haut-Commissariat au Plan, 167 000 postes de plus sur un an).

Pourtant et là, c’est le sel de l’ironie, on reste en droit de se poser la question : est-ce qu’on avance vraiment… ou est-ce qu’on change juste la déco ? Parce qu’à force de multiplier les réformes, les lois, les lancements technologiques, on finit par respirer un air de modernité un peu trop parfumé pour être sincère. Une 5G qui illumine les smartphones, tandis que dans les ruelles des petits villages , on rêve encore d’un peu d’eau potable, d’un peu d’électricité fiable ou, soyons fous, d’un adoul pour officialiser un accord local.

Ceci dit, au milieu de toutes ces bonnes nouvelles, le citoyen moyen pourrait avoir un léger sourire en coin. Parce que oui, le Maroc avance mais parfois, il avance plus vite sur l’écran d’un smartphone que sur le trottoir du quartier. On célèbre la 5G pendant que, dans certaines régions, on rêve encore d’un simple réseau stable. On modernise des professions essentielles, tandis que d’autres services du quotidien peinent à suivre.

Rien de dramatique, rien de scandaleux , juste cette petite note de décalage qui fait partie de nous. Une sorte de charme à la marocaine : tout est en marche, tout s’améliore, mais toujours à notre rythme, avec patience et mille détours.

Ce mois de novembre nous rappelle finalement que le progrès n’est pas un sprint. C’est une série de petites marches, parfois hautes, parfois bancales, parfois invisibles. Et si l’on garde le sourire même un sourire discret, c’est parce qu’on sait que, malgré tout, le mouvement est là.

Et qu’au Maroc, on n’avance peut-être pas toujours comme prévu mais on avance.

Votre chroniqueuse qui vous murmure l’essentiel…

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