Afrique du Sud: des sections du parti au pouvoir appellent à renforcer les relations avec le Maroc
Plusieurs sections du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, ont appelé, dans un mémorandum remis mercredi au Secrétariat du parti à Johannesburg, au renforcement des relations bilatérales avec le Maroc et à reconnaître l’appui inestimable du Royaume dans la lutte contre l’apartheid.
«Nous appelons l’ANC à reconnaître le soutien pionnier du Maroc à la lutte contre l’apartheid, comme l’a reconnu le Président Nelson Mandela dans ses discours, ses livres, ses revues et à travers plusieurs visites au Maroc», soulignent les signataires de ce manifeste dont la MAP a obtenu copie.
Ils rappellent, ainsi, qu’à l’époque, avant l’indépendance de l’Algérie et la mise en place de programmes de formation dans ce pays, les combattants de la liberté de l’Armée de libération algérienne et de l’ANC, parmi lesquels Nelson Mandela lui-même, recevaient une formation au Maroc.
Ce soutien sans équivoque apporté par le Royaume, se targuent-ils, a consisté également en une assistance financière et militaire au Congrès National Africain et à la création de sa branche militaire «l’uMKhonto WeSizwe». Il se manifeste également dans le soutien politique, à travers l’accueil du bureau de l’ANC et la promotion politique lors de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), dont le Maroc est membre fondateur, après la Conférence de Casablanca, qui a apporté, entre autres, un soutien fort et clair à la lutte contre le colonialisme et l’apartheid, notent les signataires du Mémorandum.
L’ANC et l’Afrique du Sud, soulignent-t-ils, devraient chercher des moyens d’améliorer leur engagement stratégique avec le Maroc, afin de coordonner les politiques et les programmes au profit des peuples africains et d’atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de l’Agenda progressiste des deux pays partageant les mêmes idées.
Aujourd’hui, le Maroc est un acteur économique important sur le continent et abrite d’importants investissements et entreprises sud-africains, font remarquer les signataires. Et d’ajouter que de plus amples synergies entre les deux pays peuvent aider à réaliser les intérêts économiques nationaux des peuples des deux pays et à libérer le potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Evoquant la question du Sahara, les sections de l’ANC affirment que la majorité des pays africains reconnaissent la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Elles exhortent de ce fait l’Afrique du Sud à appeler continuellement à la résolution pacifique du différend créé autour du Sahara marocain et à s’abstenir de soutenir les parties qui appellent à des actions militaires.
«L’ANC et l’Afrique du Sud devraient soutenir les conclusions des résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2756 adoptée le 30 octobre 2024, qui appelle le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le »polisario » à négocier de bonne foi et dans un esprit de compromis et à s’asseoir autour de la Table ronde pour parvenir à une solution politique juste, équitable et mutuellement acceptable», estiment les signataires.
Le mémorandum ajoute que l’ANC et l’Afrique du Sud devraient faire le point et tirer les leçons du grand soutien international à l’Initiative marocaine d’autonomie au Sahara, qui vise à résoudre ce différend artificiel, précisant que «plus de 110 pays membres des Nations Unies soutiennent cette Initiative».
Et de conclure que «l’Afrique du Sud se doit d’appeler l’Algérie, la Mauritanie et le »polisario », comme l’a demandé le Conseil de sécurité des Nations Unies, à examiner la proposition marocaine d’autonomie, soumise en 2007 pour mettre fin à l’impasse».
Parallèlement à la remise de ce mémorandum au Secrétariat de l’ANC, des manifestants se sont rassemblés, mercredi devant le siège du parti à Johannesburg, pour, disent-ils, exprimer leur mécontentement face à l’approche diplomatique de l’ANC à l’égard du Maroc.