
MANAL RMILI
Achraf Hakimi, défenseur du Paris Saint-Germain et international marocain, se retrouve au cœur d’une vague médiatique sans précédent, qui dépasse largement le cadre du football et touche directement son image, sa réputation et sa carrière internationale.
À la veille du Ballon d’Or, un événement qui devrait célébrer ses exploits et son rôle moteur dans le succès du PSG et de l’équipe nationale marocaine, Hakimi est exposé à une série d’attaques médiatiques dont l’intensité et la répétition semblent aller bien au-delà d’une simple critique sportive. Cette campagne, largement relayée par le quotidien français Le Monde, s’inscrit dans un contexte plus large de traitement critique de la monarchie marocaine.
Depuis plusieurs années, Le Monde a publié des articles récurrents sur la santé du roi Mohammed VI et sur diverses affaires judiciaires impliquant la famille royale, souvent présentées sous un angle jugé hostile par l’opinion publique marocaine. Cette ligne éditoriale, qui vise à analyser et parfois critiquer le pouvoir marocain, semble avoir trouvé une extension dans le traitement médiatique d’Achraf Hakimi, transformant le joueur en cible d’attaques qui dépassent la simple analyse sportive.
L’affaire la plus emblématique de cette campagne est l’accusation de viol portée contre Hakimi, relayée de manière massive et sensationnaliste, sans qu’aucune preuve tangible n’ait été présentée et sans qu’une condamnation judiciaire n’ait jamais été prononcée. La rapidité avec laquelle cette affaire a été médiatisée, la manière dont elle a été amplifiée et le choix de certains détails à exposer donnent l’impression d’une tentative de discrédit systématique, visant à ternir l’image du joueur au moment même où il se positionne comme candidat sérieux au Ballon d’Or.
Pour beaucoup d’observateurs, cette situation dépasse le simple traitement journalistique : il s’agit d’une campagne orchestrée qui utilise les médias pour nuire à la réputation de Hakimi, en s’appuyant sur des accusations infondées et sur un montage médiatique qui alimente la suspicion et détourne l’attention de ses performances sportives.
Ce traitement médiatique n’est pas isolé. Chaque étape importante de la carrière de Hakimi semble déclencher une nouvelle polémique, ses performances en Ligue 1 ou en Ligue des champions, ses contributions décisives avec l’équipe nationale marocaine, notamment lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar où il a aidé le Maroc à atteindre la demi-finale historique, sont systématiquement suivies d’articles qui s’attachent à scruter ses gestes, ses paroles et sa vie privée.
Ses déclarations sur le Ballon d’Or, où il affirmait simplement que ses performances méritaient d’être reconnues, ont été interprétées comme de l’arrogance.
Dans tous ces cas, le focus médiatique semble privilégier la polémique plutôt que la reconnaissance de son talent et de ses exploits.
Cette manière de présenter Hakimi s’inscrit dans un schéma qui fait écho à la façon dont Le Monde traite la monarchie marocaine, une focalisation sur les aspects jugés négatifs, des angles sensationnalistes, et une répétition qui crée un sentiment de persécution dans l’opinion publique.
La conséquence de cette campagne est multiple et profonde. Sur le plan sportif, elle affecte directement la perception d’Hakimi au moment de distinctions internationales telles que le Ballon d’Or.
Dans un contexte où l’image publique pèse autant que les performances sur le terrain, les accusations infondées et la médiatisation des polémiques peuvent influencer les votes et limiter la reconnaissance qui lui est due.
Sur le plan personnel, Hakimi se retrouve exposé à une pression médiatique constante, où chaque geste ou parole est scruté, interprété et amplifié, créant une injustice manifeste lorsqu’on compare cette couverture à celle d’autres joueurs de son calibre, souvent protégés par une presse moins intrusive.
Enfin, sur le plan symbolique, Hakimi est attaqué non seulement en tant qu’individu mais également en tant que représentant du Maroc et de l’Afrique.
Son image de jeune joueur africain talentueux et discipliné devient ainsi un champ de bataille médiatique où les accusations et les polémiques servent à diminuer son rayonnement et celui de son pays.
Le contraste avec la perception au Maroc et en Afrique est saisissant. Au Maroc, Hakimi est célébré comme un héros national, un symbole d’excellence et de persévérance, un ambassadeur qui a donné au pays une visibilité inédite sur la scène mondiale.
En Afrique, il est considéré comme l’un des rares joueurs capables de rivaliser avec les plus grandes stars européennes et sud-américaines, un modèle pour la jeunesse et un vecteur de fierté continentale.
Là où certains médias français insistent sur les polémiques et les accusations, le public africain admire ses performances, sa discipline et son rôle moteur dans le football international.
Cet écart de perception met en évidence l’impact réel de la campagne médiatique, elle tente de réduire la valeur d’un joueur reconnu et admiré, en amplifiant les controverses et en détournant l’attention de ses exploits.
Il est également important de souligner que cette campagne ne repose pas sur une seule affaire, mais sur une accumulation de polémiques.
Le rôle de Le Monde dans ce processus est central, car il combine sa réputation de journal sérieux avec une ligne éditoriale qui a déjà critiqué la monarchie marocaine, puis qui s’est étendue à Hakimi, transformant des accusations non prouvées en faits médiatiques percutants.
Cela illustre la puissance des médias et le danger que représente une exposition disproportionnée lorsqu’elle n’est pas équilibrée par la vérification rigoureuse des faits et par le respect de la présomption d’innocence.
En conclusion, Achraf Hakimi se trouve aujourd’hui dans une situation où son talent, son engagement et son rôle d’ambassadeur du football marocain et africain sont mis en balance avec une vague médiatique qui cherche à le discréditer.
Cette campagne, orchestrée notamment par Le Monde, qui a déjà montré sa capacité à cibler la monarchie marocaine, utilise des accusations non fondées et des polémiques amplifiées pour fragiliser son image et potentiellement limiter sa reconnaissance internationale, y compris pour le Ballon d’Or.
Malgré cette pression, Hakimi reste un joueur exceptionnel dont les performances, la régularité et l’impact symbolique dépassent largement les polémiques.
Son parcours montre à quel point un joueur peut être exposé à la fois au succès et à la critique, et illustre les limites et responsabilités des médias dans la couverture des personnalités publiques, surtout lorsque les accusations sont infondées et que leur médiatisation peut causer un préjudice durable à une carrière et à une réputation.