Économie

L’industrie agroalimentaire marocaine a t-elle des parts de marché à gagner en Amérique du Nord ?

L’industrie agroalimentaire marocaine met le paquet sur le marché nord-américain à travers notamment une participation remarquée aux grands salons professionnels. Objectifs: dynamiser les exportations et nouer des partenariats.

Après le Summer Fancy Food en juin dernier à New York, le Maroc est à nouveau à l’honneur cette semaine au Salon international de l’alimentation (SIAL) à Montréal. Et en septembre prochain, le Made in Morocco sera en vedette à Miami, la grande métropole de l’Etat américain de Floride.

L’ambition derrière ces participations est de donner plus de visibilité aux produits marocains et de renforcer la position du Royaume en tant que producteur et exportateur de produits agroalimentaires et halieutiques dans les marchés américain et canadien, a indiqué Ghita El Gorfi, directrice générale Morocco Foodex, l’organisme public chargé du contrôle et de la coordination des exportations agricoles et agroalimentaires. Pour elle, ces deux marchés offrent un énorme potentiel pour l’offre exportable marocaine.

Dans un entretien accordé à la MAP, la responsable a indiqué que la participation du Maroc en tant que pays à l’honneur au SIAL aura un impact à la fois au Canada et sur le marché nord-américain de manière générale.

« Au niveau du marché nord-américain, particulièrement au Canada, le Maroc est très connu pour les agrumes », a souligné Ghita El Ghorfi, précisant que le Royaume exporte quelque 80.000 tonnes par an, « ce qui est très honorable en croissance d’année en année ».

Elle a toutefois indiqué que l’objectif « est de faire connaître les autres produits agricoles (produits frais, transformés, en conserve, l’huile d’olive et l’huile de table) et toute la panoplie des produits de la mer qui sont peu présents sur le marché canadien”.

Au Canada, beaucoup de produits du Royaume sont distribués dans des circuits communautaires, principalement destinés à la communauté marocaine. Pour la DG de Foodex, il s’agit d’élargir ces circuits pour atteindre tous les consommateurs dans le pays nord-américain.

« C’est bien l’enjeu. Et un tel retour en force au SIAL en tant que pays à l’honneur, après une absence de quelques années à cause du COVID notamment, nous donne de la visibilité au Canada”, a-t-elle ajouté.

Sur une superficie de 223 m2 au Palais des congrès au cœur de la métropole québécoise, le pavillon marocain met en avant une kyrielle de produits agroalimentaires et halieutiques présentés par 18 exportateurs.

“C’est une action d’accompagnement parce qu’on leur donne de la visibilité et c’est ce qui est important”, a relevé la DG de Foodex qui insiste sur la nécessité de positionner le Maroc comme pays où on n’achète pas un produit parce qu’il est moins cher mais parce qu’il “représente des saveurs particulières et un terroir particulier”.

Outre la participation aux foires professionnelles, la promotion de l’Origine Maroc se fait aussi, selon Mme El Ghorfi, à travers des visites dans le Royaume d’opérateurs de l’industrie agroalimentaire nord-américains. Après les opérateurs américains, une visite de professionnels canadiens est dans le pipe-line.

Récemment, les acteurs clés de ce secteur aux Etats-Unis ont tenu leur réunion annuelle à Marrakech, une opération initiée en partenariat avec Morocco Foodex, qui leur a permis aussi de connaître de près la qualité et la variété des produits de l’agriculture et de la pêche maritime dans le Royaume.

“C’est important aussi qu’ils viennent au Maroc pour voir les produits existants et les standards dans lesquels ils sont transformés”, a-t-elle indiqué.

Si l’offre marocaine est bien établie sur les marchés traditionnels en Europe, sur les marchés nord-américains “on est connu pour une catégorie de produits, mais il y a encore du potentiel à développer même pour des produits comme les agrumes”, a ajouté la DG de Foodex.

“Installer une image de marque prend des années. Nous ne pouvons pas s’arrêter à une action mais il faut capitaliser d’année en année, se faire connaître et déployer encore des efforts pour avoir des résultats tangibles”, a-t-elle conclu.

Pour sa 21è edition, le Salon de l’alimentation du Canada réunit près de 1000 professionnels issus d’une quarantaine de pays. Morocco Foodex y organise une série de démonstrations culinaires, outre un programme de rencontres B2B entre exposants marocains et acheteurs canadiens.

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