Rabat (MAP) – Brûler un exemplaire du Saint Coran n’a rien à voir avec la « liberté d’expression ». Le Royaume du Maroc, dont le Souverain est Amir Al Mouminine, s’est toujours indigné des actes irrévérencieux, d’où qu’ils viennent, qui violent la foi musulmane et offensent les sentiments des musulmans partout dans le monde.
Le Royaume a condamné avec d’autant plus de vigueur l’autodafé du Saint Coran mercredi 28 juin 2023 à Stockholm, parce qu’il constitue non seulement une violation des droits de l’homme, mais aussi une récidive inadmissible, perpétrée devant le regard passif et permissif des autorités suédoises lestées par une décision controversée de la Cour Suprême, qui s’était prononcée contre l’interdiction de manifestations pour brûler le Coran.
Or, placer la profanation du Livre Saint de l’Islam sous le parapluie de la « liberté d’expression » ou de « manifestation », est un non-sens qui tient plus de l’iniquité que de la justice. L’autodafé du Coran, particulièrement en ces jours sacrés où le monde musulman célèbre Aid Al Adha, est une offense suprême et une marque ultime d’irrespect, d’intolérance et de discrimination envers tous les musulmans.
L’acte de brûler le Coran n’est ni une liberté ni une expression ; pas plus que l’injure, la diffamation ou la menace ne seraient une expression. Comment expliquer aux musulmans en Suède – et dans le monde – que ces libertés fondamentales soient ainsi dévoyées et détournées de leur essence, pour accommoder certains – quitte à offenser d’autres ?
Les faits sont graves, et les temps ne le sont pas moins. L’autodafé du Coran est un acte odieux, qui s’inscrit dans un contexte de montée de l’Islamophobie en Europe, de progression de la xénophobie et d’incitation à la haine contre les musulmans.
Les expressions en sont nombreuses : la montée des franges xénophobes ; la diffusion des récits islamophobes ; les récupérations politiciennes et populistes ; la stigmatisation de l’Islam et des musulmans ; la fabrique du bouc émissaire et l’instrumentalisation de la question migratoire qui essentialise les musulmans et verse dans les théories complotistes cultivant un imaginaire de la menace et de la diabolisation de « l’Autre ».
Mercredi à Stockholm, un exemplaire du Coran est brûlé ; un jour avant à Nanterre, un jeune de 17 ans est tombé sous le feu d’un agent de l’autorité publique. Ces violences – physiques, émotionnelles ou symboliques – ne doivent plus avoir de lendemain sous l’Etat de droit. Entre le communautarisme et l’islamophobie, il n’y a qu’un pas à franchir, qui peut être fatal. L’islamophobie n’est pas seulement une violation des droits humains ; elle est un appel à la violence, lorsqu’elle ne tue pas purement et simplement. Elle ne doit être tolérée nulle part.
Dans Son Message Royal aux participants à la Conférence parlementaire sur « Le dialogue interconfessionnel », le 13 juin dernier à Marrakech, Sa Majesté le Roi, rappelant que « notre monde est confronté aux idéologies de l’extrémisme, de l’égocentrisme, de la haine, du repli sur soi », a souligné que « nous devons comprendre que la peur d’une religion – ou plutôt la phobie suscitée intentionnellement autour d’elle, finit par se muer en une forme de haine à l’égard de tous les aspects de cette religion, ou de la civilisation qui lui est associée. Viennent ensuite l’incitation à prendre position contre la croyance visée, les actes de discrimination à son encontre et les violences qui la prennent pour cible ».
Ces paroles de sagesse Royale raisonnent avec justesse, aujourd’hui plus que jamais.