La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a organisé un atelier interactif le 02 avril 2024 pour présenter les résultats de son étude sur la représentation des femmes dans la publicité audiovisuelle pendant le mois de Ramadan des années 2020 à 2023.
Cette étude, menée dans le cadre de l’engagement de la HACA en faveur de la promotion de la parité, a analysé plus de 750 spots publicitaires diffusés en prime time sur les chaînes de télévision publiques.
Lors de cet événement, Mme Latifa Akharbach, présidente de la HACA, a présenté les principaux résultats de cette étude, mettant en lumière à la fois des évolutions positives et la persistance de stéréotypes discriminatoires à l’égard des femmes dans de nombreuses communications publicitaires.
Parmi les avancées notables, on peut citer la diminution du nombre de publicités contenant des stéréotypes de genre. En effet, la part des publicités non stéréotypées a été multipliée par 5 en 9 ans, passant de 9% en 2014 à 51% en 2023. Par ailleurs, la HACA a observé une tendance vers plus de mixité et d’équilibre dans la représentation des femmes et des hommes dans les publicités de certains secteurs.
Toutefois, force est de constater que les clichés sexués persistent dans de nombreuses publicités. Les femmes sont toujours majoritairement assignées à la sphère domestique, malgré une augmentation de leur représentation dans la sphère professionnelle. Les hommes sont plus fréquemment représentés en situation de pouvoir et de contrôle, tandis que les femmes sont plus souvent reléguées à des rôles subalternes. De plus, plusieurs communications publicitaires véhiculent des messages et des mises en scène qui légitiment la charge mentale des femmes en tant que responsables premières et parfois exclusives du bien-être de la famille, de l’exécution des tâches ménagères et des soins aux enfants.
En conclusion de cet atelier, auquel ont participé de nombreux acteurs et institutions concernés par la question, Mme Akharbach a lancé un appel à une mobilisation collective en faveur d’une représentation juste et équilibrée des femmes dans les médias. Selon elle, « la représentation discriminante et stéréotypée des femmes et des hommes dans les médias entrave le potentiel des sociétés en matière de développement et de démocratisation ». Alors que le chantier décisif de la réforme de la Moudawana est ouvert dans notre pays, elle estime que « la consolidation de la culture de la parité, de la diversité et de l’égalité citoyenne apparaît comme une urgence et un atout fondamental pour réussir les réformes et pérenniser les acquis dans ce domaine ».