
Par REGHAI Yasmina
On aurait pu parler des grandes chaleurs, des premiers bains de mer ou du prix du melon devenu aussi capricieux qu’un billet d’avion low cost en août. Mais non. Ce printemps 2025, au Maroc, l’eau est sur toutes les lèvres — sauf, parfois, au robinet.
Les chiffres donnent le tournis : barrages en série, stations de dessalement qui poussent plus vite que les cactus, canalisations qui traversent le pays comme des veines d’espoir. Le tout financé, en partie, par nos amis des Émirats. On pourrait croire à un remake hydrique de «Mission: Impossible», version marocaine. Et pourtant, le plan est bien réel. Ambitieux, même. Mais entre les mots “résilience climatique” et “énergie renouvelable”, une petite question s’invite : pour qui ? Et surtout : à quel prix?
Entre deux sécheresses et trois accolades géopolitiques, le Maroc avance donc, bon an mal an, à la croisée des enjeux climatiques et des ambitions politiques. L’image est belle : un pays qui dessale son avenir tout en salant habilement ses frontières.
Mais gare à ne pas trop se griser. Car derrière les communiqués officiels et les photos en costume-cravate, il y a des villages assoiffés, des agriculteurs inquiets, des citoyens perplexes. Et une jeunesse qui rêve moins de médailles diplomatiques que de douches chaudes et de champs irrigués.