Économie marocaine: le besoin de financement à son niveau le plus bas depuis 2008 (BAM)
Le besoin de financement de l’économie nationale s’est nettement atténué en 2023, revenant de 47,3 milliards de dirhams (MMDH) un an auparavant à 9 MMDH, son niveau le plus bas depuis 2008, selon Bank Al-Maghrib (BAM).
Cette évolution résulte d’une progression de l’investissement de 4,6% à 421,7 MMDH ou 28,8% du PIB, parallèlement à une hausse de l’épargne nationale de 16% à 412,7 MMDH, soit l’équivalent de 26,2% du revenu national brut disponible (RNBD), explique la Banque centrale dans son rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2023.
Le besoin de financement de l’économie a été couvert principalement par les émissions de titres de créances pour 23,9 MMDH, par les prises de participation dans les entreprises résidentes (10 MMDH) et des prêts extérieurs (5,5 MMDH), relève la même source.
Par agent économique, les engagements extérieurs nets des administrations publiques se sont accrus de 33,8 MMDH, avec notamment une hausse à 24,1 MMDH de leurs émissions de titres autres qu’actions et une baisse à 9,7 MMDH de leurs emprunts.
En particulier, le Trésor a mobilisé 45,5 MMDH, au lieu de 29,7 MMDH un an auparavant, provenant essentiellement d’une levée de 26,1 MMDH sur le marché financier international et de prêts contractés auprès de la Banque mondiale (7,7 MMDH) et de la Banque Africaine de Développement (3,2 MMDH).
S’agissant des sociétés non financières, leurs engagements extérieurs ont connu une augmentation limitée à 7,5 MMDH, reflétant le repli des flux des investissements directs étrangers (IDE).
L’encours des prises de participation étrangères a, en effet, enregistré une progression de 8,8 MMDH et les emprunts extérieurs ont reculé de 3,9 MMDH. Pour leur part, les crédits commerciaux se sont accrus de 2,8 MMDH,
S’agissant des actifs extérieurs des résidents, ils se sont améliorés de 36,1 MMDH. Les avoirs officiels de réserve de BAM se sont renforcés de 21,8 MMDH et les avoirs extérieurs nets des autres institutions de dépôts de 10,1 MMDH.
Les avoirs des sociétés non financières ont augmenté de 11,4 MMDH, résultat essentiellement d’accroissements de 4,4 MMDH des crédits commerciaux et de 4,3 MMDH de l’encours de leurs emprunts.
Pour ce qui est des flux financiers entre les secteurs résidents, ils ont été caractérisés par un alourdissement des engagements des administrations publiques, une atténuation de ceux des sociétés non financières et une baisse des avoirs financiers des ménages, fait remarquer Bank Al-Maghrib.
Les engagements financiers des administrations publiques vis-à-vis des résidents ont été marqués par une expansion des émissions nettes en bons du Trésor à 33,6 MMDH et par un recul des flux nets d’emprunts à 7,4 MMDH. Les dépôts auprès du Trésor ont, quant à eux, enregistré une croissance de 13,7 MMDH.
Quant aux engagements des sociétés non financières, ils ont augmenté de 24,4 MMDH, résultat de la progression de leurs émissions nettes de titres de dette de 5,5 MMDH et du flux de leurs emprunts auprès des sociétés financières de 19 MMDH.
Par ailleurs, BAM fait savoir que les avoirs financiers des ménages se seraient renforcés de 98 MMDH, traduisant essentiellement une hausse de leurs dépôts de 35,5 MMDH, avec une décélération du rythme de progression de leurs dépôts à vue de 9,3% à 5,4%.
En revanche, les détentions des ménages en titres d’Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) se sont améliorées de 4,7 MMDH et celles en titres de créances négociables de 3,7 MMDH. Dans le même sens, l’encours des billets et pièces en circulation, détenus essentiellement par les ménages, a enregistré un accroissement de 38,4 MMDH pour se situer à 28,2% du produit intérieur brut (PIB).
Concernant leurs engagements, les crédits contractés auprès des sociétés financières ont augmenté de 12,4 MMDH. Le crédit bancaire a aussi affiché une hausse de 6,8 MMDH, avec notamment une progression de 4,8 MMDH des prêts destinés au financement de l’habitat.
Pour ce qui est des prêts octroyés aux ménages par les sociétés financières autres que les banques, ils se sont accrus de 6 MMDH, avec une amélioration des prêts accordés par les sociétés de financement de 6 MMDH, dont 2,1 MMDH au titre des crédits à la consommation et 2,6 MMDH de crédits-bails.