Afrique du Sud: La corruption secoue la compagnie d’électricité
dépasse 55 millions de dollars par mois (ancien PDG)
Johannesburg -(MAP)– La corruption au sein de la compagnie publique sud-africaine d’électricité «Eskom» a atteint des niveaux alarmants et dépasse un milliard de Rands (55 millions de dollars) par mois, a révélé mercredi l’ancien PDG de l’établissement, André De Ruyter.
Dans son témoignage devant le Comité permanent des comptes publics (Scopa) du Parlement, après des allégations de corruption explosives qu’il a faites lors d’une interview à eNCA en février dernier, M. de Ruyter a déclaré que son estimation initiale de l’ampleur de la corruption au sein d’Eskom était «prudente».
De Ruyter comparaît virtuellement depuis un lieu tenu secret devant Scopa, alors que le Comité parlementaire cherche à déterminer s’il doit ou non ouvrir une enquête sur ces révélations. C’est la première fois que l’ancien PDG parle publiquement des allégations qu’il a faites dans l’interview d’eNCA qui a vu son départ précipité du service public d’électricité.
Dans sa soumission écrite au Comité, il a précisé que quatre cartels du charbon opéraient à Mpumalanga, notant avoir rencontré le commissaire de la police nationale, Fannie Masemola, en juin 2022, pour demander que la corruption fasse l’objet d’une enquête.
Il a de même révélé avoir signalé la corruption au ministre des Entreprises publiques Pravin Gordhan et au Conseiller à la sécurité nationale, Sydney Mufamadi.
Ces révélations ont provoqué un tollé de réactions au sein du Congrès National Africain, parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994, dont de nombreux responsables étaient poursuivis en justice pour corruption, y compris l’ex-président Jacob Zuma.
La Commission de la Fonction publique avait auparavant souligné que la corruption est endémique dans toutes les sphères du gouvernement et des institutions en Afrique du Sud.
«La corruption est devenue endémique dans trois sphères du gouvernement sud-africain et s’est infiltrée dans toutes les institutions du pays», a déclaré la Commissaire Anele Gxoyiya lors d’une conférence de presse, notant que cela sape la démocratie et la confiance du public dans l’exécutif et a un impact négatif sur les services de l’État, ainsi que sur le développement communautaire et social.
Elle se fait l’écho des conclusions de la Commission judiciaire d’enquête sur la capture de l’État, dite Commission Zondo, et la corruption institutionnalisée dans le secteur public. « L’un des principaux problèmes est la délivrance d’instructions illégales par les autorités exécutives et certains cadres supérieurs occupant des postes influents au sein du gouvernement », relève-t-on.