Le Maroc et Malte appellent à une meilleure intégration de l’espace méditerranéen
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et le ministre maltais des Affaires étrangères et européennes et du commerce, Ian Borg, ont appelé, lundi à Rabat, à une meilleure intégration économique et politique de l’espace méditerranéen.
Lors d’un point de presse à l’issue de leurs entretiens, MM. Bourita et Borg ont souligné l’importance d’appréhender le bassin euro-méditerranéen en tant qu’espace d’opportunités qui offre des solutions à nombre de défis auxquels font face les pays de la région, notamment dans des secteurs vitaux comme celui de l’énergie qui a été fortement impacté en raison notamment de la crise ukrainienne.
La Méditerranée devrait être envisagée comme un espace d’opportunités et non comme une zone à risques, a indiqué M. Bourita, soulignant que cela nécessite du « courage, une vision et une conviction » de toutes les possibilités que peut offrir cette région.
« La Méditerranée ne doit pas être perçue uniquement comme un simple espace géographique, mais doit être appréhendée comme un concept géopolitique », a-t-il dit, notant que le bassin méditerranéen continue d’avoir une « pertinence géopolitique » et a un rôle majeur à jouer sur la scène géopolitique mondiale actuelle.
Déplorant le fait que le cadre euro-méditerranéen subit « une perte de souffle », M. Bourita a assuré que d’aucuns veulent transformer la Méditerranée en frontière.
Le ministre a appelé, à cet égard, à « de nouveaux compromis » entre le Sud et le Nord, loin des contraintes, des pressions et des provocations, lesquels compromis doivent être basés sur le respect mutuel et une vision commune, dans le but d’exploiter toutes les possibilités qu’offre la région.
« L’espace méditerranéen ne doit pas être régi suivant une logique électorale ni selon la vision de certains partis politiques aux tendances extrémistes, mais avec une vision responsable, car il s’agit de notre passé, notre présent et notre avenir », a-t-il insisté.
Pour sa part, M. Borg a relevé que malgré les sérieux défis auxquels le bassin méditerranéen est confronté, dont la crise énergétique et l’inflation, la région demeure pourvue d’opportunités et de solutions.
« Nous devons juste nous asseoir ensemble et nous mettre d’accord sur les moyens d’exploiter de manière positive ces opportunités », a-t-il affirmé, appelant à investir dans les opportunités offertes par l’Afrique du Nord, surtout en matière d’énergies propres, un domaine où le Maroc est un « pays avant-gardiste et innovant ».
M. Borg a également insisté sur l’importance d’ »une meilleure connectivité » entre les populations et les entreprises des pays méditerranéens, en vue de renforcer les relations entre les différents pays du mare nostrum.
En marge de ces entretiens, l’Académie Marocaine des Etudes Diplomatiques et l’Académie Méditerranéenne des Etudes Diplomatiques de Malte ont signé un mémorandum d’entente visant à renforcer la coopération entre les deux parties en matière de recherche et de formation, d’échange de documents, d’études et d’expertises.